Il est beaucoup question d’un retour du risque idiosyncrasique. Ce regain d’attention se comprend bien sûr à la lumière de la brutale dégradation des métrics crédit sur la dette HY. Le risque n’a néanmoins jamais disparu. Car de quoi parle-t-on ? Le terme, emprunté au registre médical en français comme en anglais, apparaît dans la 7ème édition du dictionnaire de l’Académie de 1878 et désigne « la façon de réagir, le tempérament propre à chacun ». Markowitz l’Introduit en 1952 dans le vocabulaire financier avec un sens équivalent pour qualifier un risque spécifique à chaque titre mais y associe très tôt l’idée de diversification.
La théorie dite « moderne » de portefeuille vise comme on sait à neutraliser le risque spécifique en augmentant le nombre de titres pour diminuer ce risque jusqu’au plancher du risque commun qu’on réduira par la sélection de titres non corrélés. L’onde de choc de la crise financière ébranla ce bel édifice révélant l’instabilité des liens de corrélation. La crise témoigna surtout du pas encore pris aujourd’hui par les stratégies de diversification notamment statistiques, sur les étapes pourtant prioritaires de la détermination précise et conservatrice de la valeur de tout investissement, et, pour chacun d’eux, de celle concomitante d’une stratégie de sortie.