Qui se souvient de l’année 2008 comme celle du 3ème choc pétrolier ? Le cours du baril de Brent avait affiché 145$ le 3 juillet. La certitude à l’époque d’un retour de l’inflation avait été rapidement balayée par la récession née de la crise financière. Nul doute qu’à l’avenir aussi, l’effondrement historique de la croissance mondiale en 2020 imprimera les mémoires plus durablement que le débat actuel sur l’imminence d’une inflation introuvable.
Des anticipations seraient pourtant déjà présentes ? La hausse de 30% du prix de l’or ne reflète pas la seule crainte inflationniste. Le relique barbare de Keynes est surtout un anxiolytique à spectre large. La hausse des break even (de 0,5 en mars à 1,7 fin août sur le TIPS US 10 ans)? De l’arbitrage consécutif au nouveau ciblage inflation de la FED, mais guère plus : les taux réels des Linkers, partout inférieurs à -1% sont rédhibitoires en impliquant une rentabilité à maturité nécessairement plus faible que l’inflation.
Des mesures de revalorisation salariale et de relocalisation d’unités de production prépareraient une inflation par les coûts ? Il n’y a plus de mécanisme généralisé d’indexation prix-salaire pour nourrir une spirale inflationniste ; Il n’y a pas d’alternative crédible à une simple diversification de la mondialisation tant l’écart de coût reste important (40%) entre les pays core et ateliers.
La crédibilité de la force de dissuasion des banques centrales a de fait depuis 25 ans neutralisé les ressorts classiques de l’inflation. Avec un angle mort, l’inflation par la dette, la plus corrosive pour la confiance collective mise dans la monnaie.